Un Cin’éthique sur le don d’organes

[bref] Pour les Marseillais, c’est le dernier Cin’éthique avant la rentrée. Cette projection-causerie s’intéressera au film de Katell Quillévéré, Réparer les vivants, adaptation fidèle du roman du même nom signé Maylis de Kerangal et paru en 2013.

Le cœur d’un ado transplanté sur une mère de famille : voilà le sujet du roman de Maylis de Kerangal – deux cent mille exemplaires vendus, dix prix littéraires, deux adaptations théâtrales avant le cinéma. C’est un étrange phénomène, une fiction populaire dont le vrai personnage principal est donc un cœur transplanté, une partie d’humain. Jamais le trajet d’un organe d’un corps vers un autre n’avait été raconté avec cette précision clinique, minutée. En traversant les pensées de tous les êtres concernés, patients, médecins, infirmiers, familles…

Katell Quillévéré réussit ici le tour de force d’une adaptation sans pathos. Une formidable équipe d’acteurs est à l’affiche : Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval, Kool Shen, Bouli Lanners, Alice Taglioni, Karim Leklou, Monia Chokri.

♦ Mardi 18 juin à 20h au cinéma Les Variétés, sur La Canebière. Tarif : 7 euros sur présentation de l’inscription en ligne, via ce lien.  ♦

Ce qu’en disait Katell Quilévéré lors de la sortie de son film, en 2016

« Le don d’organes se fonde vraiment sur un principe de solidarité, ne serait-ce que du point de vue du droit. En France, à partir du moment où tu n’as pas dit que tu étais opposé à donner tes organes, tu es donc un donneur potentiel. Ces principes structurent la pensée de notre société, du comment vivre ensemble. L’idée qu’une communauté mette tout en œuvre pour qu’une vie se prolonge est très belle. Et je voulais montrer comment cela s’organise : affréter un avion, prévoir des taxis, des flics, des chirurgiens de pointe. Cela coûte de l’argent mais tout le monde y a droit.

J’espère avoir fait un film humaniste qui redonne la sensation du lien, de ce que ça peut vouloir dire de se sentir appartenir à une famille, un groupe, à une société. En effet, je trouve que c’est très important aujourd’hui par rapport à beaucoup de choses que l’on traverse. Un cœur s’arrête de battre pour prolonger la vie d’un autre… C’est un grand voyage, pendant lequel l’individu reconnaît son appartenance à une chaîne, à un « Tout ». Il est relié ».

En parler ensemble

La projection sera suivie d’un débat animé par nous, Marcelle, en présence de François Crémieux, directeur général des Hôpitaux Universitaires de Marseille, et Marc Rosmini, professeur de philosophie, auteur de l’ouvrage Cinéma et bioéthique – Être plus ou moins un sujet (ed. Rouge profond). Le Cin’éthique est une proposition de l’Espace de réflexion éthique Paca Corse. ♦

*Renseignements : 04 91 38 44 26 / secretariat.ee-paca-corse@ap-hm.fr www.ee-paca-corse.com