Au fait !

Par Agathe Perrier, le 1 février 2025

Journaliste

Bouillon d’idées pour îles plus vertes

L'île du Frioul, à Marseille, fait partie du réseau de l'ONG Smilo © Agathe Perrier

L’ONG Smilo continue d’aider les gestionnaires d’îles habitées à adopter des pratiques plus durables. Elle compte désormais une soixante d’îles dans son réseau, dont plusieurs en Méditerranée.

Quel est le point commun entre l’île de Porquerolles dans le Var, de Tavolara en Sardaigne, de Zlarin en Croatie ou encore l’archipel des Kerkennah en Tunisie ? Toutes sont des territoires insulaires où se côtoient habitants et touristes, qui plus est en Méditerranée. Et toutes sont confrontées à des problématiques similaires liées à leur statut, notamment pour gérer leurs déchets. Afin de les résoudre, leurs gestionnaires sont accompagnés par Smilo (pour « Small Islands Organisation »), ONG créée en 2016 sur initiative de la délégation Europe et international du Conservatoire du littoral. Son objectif en presque dix ans n’a pas changé : mettre en place des solutions simples et adaptées à la situation de chaque territoire (notre précédent reportage à retrouver ici).

♦ Lire aussi l’article « Déchets : un casse-tête pour les îles »

Pléthore d’idées

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Smilo compte actuellement une soixantaine d’îles dans son réseau © Smilo

À titre d’exemple, à Saint-Honorat, au large de la baie de Cannes (Alpes-Maritimes), les poubelles ont été retirées. Car elles avaient tendance à déborder, favorisant notamment la prolifération des rats. Sans compter que l’acheminement des déchets vers le continent pour les traiter se révélait coûteux. Désormais, les touristes repartent avec leur poubelle dans leur sac. « Cette mesure a permis de réduire le volume de déchets de 30% », indique Maxime Prodromides, le président de Smilo.

Sur l’île de Santa Luzia, dans l’archipel du Cap-Vert (nord-ouest de l’Afrique), un système de traitement des déchets organiques a été installé. En plus de réduire la pollution, particulièrement liée aux matières fécales, il fournit du biogaz aux pêcheurs de cette île.

Et cette liste est loin d’être exhaustive puisqu’une soixantaine d’îles font aujourd’hui partie du réseau de l’ONG.

Gestion globale et durable

Des montagne aux océans, le trajet d'une goutte d’eau 1
L’objectif de Smilo est d’imaginer des solutions faciles à mettre en place © Pixabay

Smilo n’intervient pas seulement sur la gestion des déchets. « C’est souvent l’un des premiers problèmes qui apparaît, en raison du tourisme et des difficultés de se faire entendre par les politiques », observe Maxime Prodromides. « On les accompagne également sur les problématiques de l’eau et l’assainissement, de l’énergie, de la biodiversité, des paysages et patrimoines insulaires », détaille-t-il. Avec toujours l’idée d’imaginer des solutions faciles à instaurer. Et surtout concertées et combinées avec les différents acteurs intervenant dans ces territoires si particuliers.

En contrepartie des investissements déployés, et quand les objectifs pour chacune des thématiques sont remplis, les îles se voient décerner le label « île durable ». Et chaque geste compte, aussi minime soit-il. « Il y a toujours de petites choses à mettre en place, même face à de grandes difficultés. On part parfois de très loin sur certains sujets, mais à force de débloquer des solutions coordonnées, il est possible de renverser la vapeur », estime Maxime Prodromides. Smilo entend bien continuer à étendre son réseau et à poursuivre son action. « On est une ONG de terrain », rappelle son dirigeant. ♦

Bonus

# Des petites îles « gardiennes des océans » – C’est ce que Smilo espère faire reconnaître. L’ONG portera ce message lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, prévue en juin prochain à Nice. Elle défendra l’idée d’une gestion des aires marines protégées par les petites îles. Ce qui permettrait, à ses yeux, de réellement atteindre l’objectif de ces zones réglementées : préserver la biodiversité.