Au fait !

Par la rédaction, le 28 octobre 2025

À lire sur 22-med

Le site de Palmyre, détruit en partie en 2015 par l’État islamique© Pixabay

[au fait !] De la Grèce à la Syrie, la Méditerranée s’appuie sur la culture, la science et l’innovation pour faire face à ses défis. En Épire, une boulangerie villageoise devient un moteur de la revitalisation locale. En Syrie, la restauration du patrimoine soutient la relance économique. À Al-Khader, un marché annuel de raisins soutient l’agriculture palestinienne sous contraintes. En Israël, en plein désert du Néguev, on expérimente la culture de fraises irriguées à l’eau de mer. Les Balkans misent sur l’énergie solaire pour faire face aux sécheresses et à la dépendance.

Voici un récapitulatif des articles publiés en octobre dans 22-med, à retrouver dans les onze langues utilisées sur le site.

Une petite boulangerie grecque tresse les pains et les liens

Dans le village de Zitsa, en Épire, un couple a transformé une boulangerie en lieu de partage culturel. Kostas Karamikos et Anna Ellis accueillent des visiteurs venus du monde entier pour apprendre à façonner le pain et les tartes traditionnelles régionales. Ce projet singulier, né d’un hasard de voyage, contribue aujourd’hui à faire revivre un village grec.

Restaurer le patrimoine syrien pour relancer l’économie du tourisme

Ravagée par la guerre, la Syrie tente aujourd’hui de rebâtir son avenir à travers la restauration de son patrimoine. Entre ruines millénaires et espoir collectif, le pays mise sur la culture pour relancer un tourisme durable et redonner vie à son économie. Soutenus par l’UNESCO et plusieurs ONG, des programmes de formation, de numérisation et de conservation redonnent ainsi aux Syriens les moyens de protéger leur mémoire .

Les vers de terre, ces alliés précieux de la nature

Invisible et pourtant vital, le ver de terre est au cœur de la stabilité de nos écosystèmes. Il aère, fertilise, nourrit et régule le vivant. Et garantit ainsi la santé des sols et la résilience agricole. Mais les pratiques intensives et les pesticides compromettent cet équilibre discret. À Montpellier, Mickaël Hedde directeur de recherche à l’INRAE,  plaide pour une reconnaissance scientifique et politique de ce travailleur souterrain sans lequel, dit-il, « il n’y a plus d’humain ».récieux de la nature

Nettoyer la Méditerranée de ses microplastiques grâce à des drones

Une flotte de drones autonomes, capables de repérer, aspirer et cartographier les microplastiques dans la mer : c’est le pari fou d’un inventeur autodidacte soutenu par un entrepreneur du numérique. Équipés de capteurs, ces drones miniatures et écolo-compatibles filtrent l’eau de jour comme de nuit, sans interruption. Ils stockent les particules et génèrent en parallèle une cartographie précise de la pollution marine. Objectif : prouver qu’une action en continu peut, à terme, dépolluer la Méditerranée.

Chroniques méditerranéennes : Corfou, chemins de traverse

La réalité de Corfou, aujourd’hui, c’est d’être une île investie, pour ne pas dire envahie par le surtourisme en Méditerranée. Il est difficile d’y trouver sa place de promeneur, ou mieux de voyageur qui cherche de l’inattendu, un certain goût de l’ailleurs et le plaisir d’être étonné, sinon d’être surpris. Reste la possibilité de prendre des chemins de traverse, à commencer par celui de la littérature et des écrivains.

La culture au cœur de la conscience écologique

Face à la pollution plastique, à la désertification et à l’absence d’une véritable stratégie nationale d’éducation environnementale, des artistes tunisiens s’engagent pour éveiller les consciences. Comme l’autrice et illustratrice Nada Dagdoug, qui signe Yeza, une bande dessinée où la jeunesse affronte la crise écologique avec lucidité et espoir. D’autres, le festival Envirofest par exemple, font du cinéma un outil d’alerte et de mobilisation.

Le barrage de la Renaissance relance le débat sur le partage du Nil

Alors que le remplissage du Grand barrage de la Renaissance (GERD) se poursuit en Éthiopie, chercheurs et agriculteurs s’inquiètent de ses conséquences sur la sécurité hydrique et agricole de l’Égypte. Une étude américaine évoque la perte d’un tiers des terres cultivées chaque année en cas de sécheresse. Des experts égyptiens dénoncent des estimations exagérées, tout en réaffirmant la nécessité d’un accord équitable sur le partage des eaux du Nil.

L’Égypte a lancé un projet de modernisation de ses systèmes d’irrigation © Présidence de la République d’Égypte

Une nouvelle technologie pour détecter l’eau enfouie sous les montagnes

Depuis quelques semaines, un hélicoptère au déplacement lent et régulier, portant sous lui une grande antenne circulaire, survole les reliefs pyrénéens (sud-ouest de la France). Le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) cartographie en 3D les couches profondes du sous-sol pour repérer d’éventuelles réserves d’eau douce. Une première en montagne, appelée à se déployer partout en France et, demain peut-être, autour du bassin méditerranéen.

Architecture bioclimatique : entre héritage et innovation énergétique

Face à la crise énergétique et au changement climatique, le Liban redécouvre la valeur de son architecture traditionnelle. L’architecture bioclimatique, qui s’inspire des savoir-faire ancestraux tout en intégrant la science moderne, ouvre la voie à des habitations durables, économiques et adaptées au climat local. Dans un pays où les coupures d’électricité rythment le quotidien, repenser l’habitat devient un geste écologique autant qu’un acte d’indépendance.

Canicule en cuisine : la Méditerranée s’inspire de l’Afrique

Alors que les vagues de chaleur redessinent déjà nos paysages et nos habitudes, la cuisine devient un laboratoire d’adaptation. À Marseille, le festival Cheffes ! a réuni cuisiniers, agronomes venus d’Afrique et de Méditerranée pour explorer de nouvelles manières de se nourrir sous des températures extrêmes. De la frugalité inventive à la souveraineté alimentaire, la résistance s’écrit aussi dans l’assiette.

Un ingénieur pétrolier transforme les déchets de bureau en ressource

En Algérie, un employé de bureau génère près de 2 kilogrammes de déchets par mois. Papier, toner d’imprimante, bouteilles et gobelets en plastique, capsules de café… des tonnes de produits qui finissent dans les poubelles des sociétés sans être valorisées. Un ingénieur en hydrocarbure a eu l’idée de lancer un système de tri et de recyclage unique dans le pays qui permet aux entreprises d’externaliser la gestion des déchets et d’être certifiées éco-responsables.

Cosmétiques : des déchets du riz, alternative verte à la pétrochimie

Au sud de Valence, dans la région de l’Albufera, une jeune entreprise franco-espagnole transforme les résidus du riz en ingrédients cosmétiques haut de gamme. Fondée par le chimiste Jérôme Abrahmi, RB Process mise sur une technologie d’extraction au CO₂ supercritique, sans solvants, pour produire des huiles naturelles aux propriétés antioxydantes et protectrices. Surtout, ce projet circulaire offre une alternative à l’hexane, ce solvant cancérigène dérivé du benzène, encore largement utilisé dans la cosmétique.

Précieux, le marché annuel des producteurs de raisin palestiniens

Le marché du raisin d’Al-Khader est un marché comme les autres et pourtant différent dans sa finalité. Organisé une fois par an, il s’inscrit dans une série d’initiatives locales visant à soutenir les agriculteurs palestiniens. Né d’un partenariat avec la Chambre de Commerce de Bethléem et le ministère de l’Agriculture, cet événement temporaire permet aux producteurs de vendre directement leurs récoltes et de préserver une activité agricole fragilisée par les contraintes politiques et économiques.

Des fraises cultivées dans le désert grâce à l’eau de mer

Depuis plus de quinze ans, chercheurs et producteurs israéliens poursuivent un pari audacieux : cultiver des fraises de haute qualité en plein désert du Néguev. Et surtout, les obtenir le plus tôt possible dans la saison. L’enjeu n’est pas uniquement agricole, il est aussi économique. L’objectif étant de synchroniser la production avec la période de forte demande, entre novembre et février, lorsque les prix atteignent leur maximum. Pour y parvenir, les chercheurs sont allés puiser… dans l’eau de mer.

Illustration © Pixabay

Stabilité énergétique : le pari photovoltaïque des Balkans

La création du parc photovoltaïque de Karavasta, le plus grand des Balkans, marque un tournant pour le pays. Construit par la société française Voltalia, il diversifie une production d’électricité jusqu’ici quasi exclusivement hydraulique. Dans un contexte de sécheresses répétées et de hausse des importations, Karavasta s’impose comme un levier d’indépendance énergétique, de développement économique et de coopération régionale.

L’architecte face au défi du quotidien

À l’occasion des 10ᵉ Journées nationales de l’architecture en France placées sous le thème « Architectures du quotidien », la profession s’interroge sur son rôle dans un monde contraint par la crise climatique et la sobriété des ressources. Architecte et enseignant à l’école d’architecture de Marseille, Matthieu Place défend une approche responsable du métier : construire moins, transformer plus, et redonner vie à l’existant sans renoncer à la créativité ni à l’ambition collective. ♦