Environnement
Grimper aux arbres n’est pas qu’un jeu d’enfants
La grimpe d’arbres se démocratise depuis une vingtaine d’années en France. Dans les Bouches-du-Rhône, Papa Ours Nature propose ainsi de se reconnecter à la nature et à ceux qui rendent notre air respirable. Une activité ludique, accessible aux plus petits et aux plus grands, valides comme en situation de handicap.
C’est reconnu : la nature a des vertus sur la santé. Effets bénéfiques sur le stress, le sommeil, la concentration, la santé mentale… qui sont démontrés dans différentes études en neurosciences. Seulement deux heures par semaine dehors suffiraient d’ailleurs à améliorer autant son état physique que psychique (lire bonus). En Provence, l’association Papa Ours Nature en est convaincue. Et propose de grimper aux arbres pour profiter pleinement de ces bienfaits. « C’est un moyen de sortir des sentiers battus », sourit son fondateur, Lionel Minassian. Au sens propre comme au figuré.
Sensibilisation à la nature

Les animations sont encadrées par des Éducateurs de Grimpe d’Arbres (EGA), titulaires d’une carte professionnelle. Ce sont eux qui sélectionnent les arbres, après un diagnostic évaluant leur état de santé et leurs éventuels défauts architecturaux. La profession a pour cela défini un « code de déontologie » avec des règles à respecter, conciliant sécurité des grimpeurs et respect de l’arbre et du milieu dans lequel il se trouve.
Un soin dont témoigne le matériel utilisé. Ici, pas de câbles ou de plateformes fixés directement aux troncs, à l’image des parcours d’accrobranche. Les installations se veulent temporaires et légères, telles des cordes ou chaises-hamacs. « On les place le jour même, en s’assurant qu’il n’y ait pas de frottement qui pourrait abîmer l’arbre. Et on retire tout à la fin », indique Lionel Minassian.
Avant chaque ascension, les EGA de son association prennent le temps de parler protection de l’environnement avec leurs apprentis grimpeurs. Un volet pédagogique indissociable de la pratique et qui plaît particulièrement à Cyril, en passe de devenir éducateur professionnel. « Il y a tellement de choses à découvrir et à faire connaître sur l’arbre et l’environnement », souffle cet ancien cuisinier de formation.
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Une activité inclusive

Nul besoin d’être aussi puissant que Hulk pour réussir à grimper. Après avoir enfilé le matériel de sécurité – un baudrier rattaché aux installations grâce à un mousqueton – l’EGA montre la technique à adopter. En position assise dans le vide, on passe l’un de ses pieds dans une boucle. En prenant appui dessus et à la force de ses bras, on se relève et grappille ainsi une dizaine de centimètres. Et on recommence jusqu’à atteindre la hauteur souhaitée. « C’est quand même assez physique, mais la vue est super ! On se sent bien », a apprécié Cathy après sa première expérience. Lionel Minassian rassure : « C’est accessible aux enfants dès six ans. Et jusqu’à l’âge de 86 ans au moins, l’âge record de l’un de nos participants ».
Cette activité permet bien sûr de se mettre en mouvement, mais également de travailler sa coordination, son agilité, son équilibre. Et ainsi de se dépasser et de booster sa confiance. Plus encore pour les personnes sujettes au vertige. Surtout que l’EGA l’affirme : l’ascension progressive aide à s’habituer à la hauteur et à ne pas craindre le vide.
Le fondateur de Papa Ours Nature met en outre un point d’honneur à démocratiser cette pratique pour le plus grand nombre. C’est pourquoi il dispose du matériel permettant aux personnes en situation de handicap de grimper. À savoir des sièges et fauteuils adaptés. Les plus mobiles se hissent à la force de leurs bras quand les autres le sont grâce à celle des EGA.
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Instant suspendu

L’expérience ne s’arrête pas à la seule ascension. Une fois en haut, c’est l’occasion d’observer la faune et la flore alentour, d’écouter les bruits si particuliers de la nature. De s’immerger dans le milieu en somme. Voire de se balader sur les branches, sous réserve qu’elles soient suffisamment résistantes. « Avec certains publics, on profite de ce temps pour dessiner, lire des livres, jouer, écouter de la musique… », égrène Lionel Minassian. Suspendu à son harnais, assis sur une branche ou confortablement installé dans une chaise-hamac, l’instant est propice à la déconnexion et au lâcher-prise. « La grimpe est un bel outil pour transporter les gens », considère Éloïse, en passe également de valider la formation EGA. « Lorsqu’on est en haut, c’est un moment de concentration, une sorte de méditation active », ajoute-t-elle.
L’association Papa Ours Nature propose des sessions d’initiation ouvertes à tous au moins une fois par mois (bonus). Elle peut aussi être sollicitée par des groupes pour des séances entre amis ou en famille, voire des demi-journées ou des bivouacs. Dans ce dernier cas, des hamacs sont tendus pour passer la nuit perché, à la belle étoile. « Du chevreuil qui passe au hibou qui se réveille, on découvre la magie de la nuit », glisse Lionel Minassian. De là à apercevoir un nuage avec à son bord Nounours et le Marchand de sable… ♦
Bonus
- Les séances de Papa Ours Nature – Comptez 35 euros pour 1h30 d’initiation (prix dégressif pour les familles à partir de trois personnes), 55 euros la demi-journée et 90 euros pour un bivouac. L’association propose également un tarif club pour ceux voulant grimper chaque mois (de septembre à juin). Il est aussi possible de lui adresser des demandes particulières (entreprise, centres aérés, enterrement de vie de garçon ou jeune fille, mariage perché…). Contact : 06 12 94 51 31 – contact@papaoursnature.fr.
- La grimpe d’arbres se pratique partout en France – Plusieurs associations ou structures proposent cette activité. Comme Là-Haut à Rennes (Ille-et-Vilaine), Haut Perché à Ax-les-Thermes (Ariège), l’Arbonambule à Quimper (Finistère) ou encore Cap Aventure en Île-de-France. Le Syndicat National des Grimpeurs d’Arbres les répertorie sur son site internet.
- Les 1001 vertus de la nature pour notre santé – La Fédération pour la recherche sur le cerveau a recensé différentes études sur le sujet. Parmi les bienfaits qu’apporte la nature : la diminution du risque de contracter un trouble mental ou de meilleures capacités d’attention et de concentration. La suite à retrouver ici. Un groupe de chercheurs a aussi sorti une étude en 2019 qui suggère que les effets positifs de la nature s’observent dès une dose de nature de seulement deux heures par semaines. Explications en cliquant ici.