Éducations aux médias et à l’information EMISolidarité
Ces collégiens qui apprennent à sauver des vies
[cet article fait partie du programme Éducation aux Médias et à l’Information développé par Marcelle]
Depuis 2015, les collèges et lycées peuvent proposer aux élèves motivés de devenir Cadets de la sécurité civile. Motivés ils doivent l’être, puisqu’ils vont consacrer une quarantaine d’heures prises sur leur temps libre à cette formation encadrée par des professionnels de l’ONG Pompiers Sans Frontières. Cette option facultative est ouverte aux jeunes qui veulent apprendre à réagir face aux drames du quotidien. Ce programme permet d’obtenir le diplôme de premiers secours (PSC-1) et une attestation officielle, ajoutée au dossier scolaire.
Comme tous les mercredis après-midi, les cours et salles de classes du collège Jas de Bouffan (Aix-en-Provence) sont désertes. Dorian Zawadzki, le directeur adjoint, est venu assister à l’une des dernières séances de l’année. Car le 18 juin, lors d’une cérémonie citoyenne, la quinzaine d’élèves de la promotion devra répéter les gestes appris tout au long de l’année. La remise des diplômes “Premiers Secours Civils niveau 1” est un moment important de la vie du collège. Les parents d’élèves et les autorités seront conviés. Il y aura du monde.
12% des élèves motivés
« Ce sont des cours proposés à chaque rentrée scolaire à l’ensemble des élèves de la 6ème à la 3ème sur la base du volontariat », explique Dorian Zawadzki. Une quinzaine d’élèves ont suivi cette formation jusqu’au bout cette année, ce qui peut paraître peu pour un collège qui en compte plus de cinq cents. « On est dans la fourchette habituelle. Pour les statistiques il faut prendre en compte l’ensemble du cursus scolaire. Sur les quatre ans qu’ils passent ici, environ 12% des élèves se seront intéressés à ce programme ». Une formation facultative qui les aura mobilisés dix mercredis après-midi entre octobre et mai.
Ce cursus comprend des séquences d’information sur les risques et la sécurité, que ce soit dans un établissement scolaire ou dans la vie quotidienne – domicile, rue ou lieux ouverts au public comme les centres commerciaux ou les cinémas. « Elles sont peu prisées des élèves et pourtant essentielles ». Les visites de casernes de pompiers et centres de secours pour appréhender concrètement les tâches et l’ensemble des métiers concernés reçoivent un satisfécit des futurs cadets.
Certains d’entre eux vont même chercher à s’orienter vers ces filières. Comme Sajid, 12 ans : « Moi je veux être médecin, alors j’apprends les gestes de premier secours. C’est super intéressant et puis les pompiers ce n’est pas comme les profs, ils sont cool. Si on ne comprend pas, ils nous montrent encore et encore. On n’a pas la pression ! On ne passe pas pour des imbéciles quand on ne sait pas ». Mais pour tous ces jeunes, le moment attendu, ce sont les travaux pratiques comme la séance du jour.

Éviter la panique reptilienne qui paralyse face au danger !
Deux exercices au programme. Les enfants âgés de 11 à 13 ans vont devoir éteindre un début d’incendie avec un extincteur. Et aller chercher dans les étages une victime atteinte d’un malaise dû aux fumées toxiques. Pour diriger la manœuvre, un expert est présent, Serge Montesinos, le directeur de l’ONG Pompiers Sans Frontières. « Première épreuve sauvetage alors qu’un incendie s’est déclaré au 3e étage du collège. Un mannequin représentant un élève doit être évacué par l’escalier de secours. Il est encombrant, pèse dans les 9 kilos. La bouteille d’oxygène + la combinaison anti-feu avec masque, c’est 12 kilos supplémentaires à porter ».

Les enfants s’équipent et constatent qu’effectivement, c’est lourd et que se déplacer est moins facile que dans la vie de tous les jours. « Il s’agit d’une extraction d’urgence sans brancard. On le fait dans une pièce enfumée ». Les jeunes présents se répartissent en binômes, sans que les instructeurs interviennent. Bizarrement, pour le spectateur que je suis, les garçons se mettent avec les garçons. Les filles avec les filles.
Pour ajouter de l’émulation, l’action va être chronométrée. « Ils vont prendre conscience de la nécessité d’être en parfaite forme physique ». Effectivement, à l’issue de cet exercice tous les commentaires portent sur le manque de souffle, le mal aux jambes, le poids du matériel, la difficulté de se mouvoir dans l’escalier en colimaçon en portant le mannequin. En résumé, ils sont fatigués, mais pas au point de renoncer à la seconde épreuve pratique du jour : éteindre un feu avec un extincteur.
♦ Lire aussi : Une école des porte-drapeaux pour passer la mémoire
Se servir d’un extincteur : moins simple qu’il y paraît
Isaac, 11 ans : « Éteindre les feux, ça c’est intéressant. On nous a appris à nous servir d’un défibrillateur si quelqu’un a un problème cardiaque, mais mes parents, les profs savent aussi s’en servir. Alors que l’extincteur, ça paraît simple, mais en fait c’est compliqué. Ça envoie un jet sur dix secondes, donc c’est court, il faut recommencer ». Et Maryline, 13 ans, de préciser « l’extincteur la première fois qu’on me l’a mis dans les mains je ne savais pas qu’il fallait enlever la goupille, alors rien ne sortait. Il faut aussi envoyer sur les flammes en bas, et pas en haut ».
Commentaire du pompier instructeur qui tout au long de la séance aura été particulièrement attentif et bienveillant : « Voilà. Tous ces jeunes sauront désormais se servir d’un extincteur. Il y a une notice, mais en général, quand on est confronté à un feu, on n’a pas le temps de lire. Eux auront les automatismes et interviendront en ayant conscience des règles de sécurité pour se protéger ».

Fierté partagée
À l’issue de cette formation, les élèves diplômés encadrent les exercices incendies obligatoires organisés dans le collège. « Il y a dès lors un autre regard de leurs coreligionnaires porté sur eux », a constaté Dorian Zawadzki. Le directeur adjoint de l’établissement précise : « Ce programme ouvert depuis dix ans nous a également permis de sensibiliser l’ensemble du personnel de l’établissement à ces problématiques de sécurité. Le regard sur la façon de traiter risque incendie ou inondation a changé ».
Serge Montesinos souligne, lui, que « les enfants sont fiers de tenir ce rôle-là. Pompiers sans frontières leur fournit une tenue – tee-shirt, pantalon, casquette, chaussures. Ils deviennent personnes-ressources aux côtés des enseignants, et c’est valorisant ». Enseignants, pompiers, personnels du collège… tous ont constaté un autre phénomène lors des cérémonies de remises des diplômes qui, cette année, aura lieu le 18 juin.
Le regard des parents qui découvrent leurs enfants à travers les différentes présentations. « Leur vision est souvent décalée par rapport au ressenti de l’enfant. Lui va être particulièrement fier de savoir combattre les flammes avec un extincteur. Les parents retiendront la mise en position de sécurité, le retrait d’un casque sur une jeune victime d’un accident de la route ranimé grâce à un défibrillateur… Car ils savent que ce risque est hélas bien plus rependu. Le regard des professeurs, du public et des parents peut être déterminant chez ces jeunes en construction », conclut Patrick Vianès le président de l’ONG Pompiers Sans Frontières. Un bénévole passionné qui m’a donné l’envie de traiter ce sujet ! ♦
Bonus
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# Pompiers Sans Frontières
Préambule : Je suis parti du travail classique du journaliste avec lors des interviews des responsables les grandes lignes sur l’ONG Pompiers Sans Frontières. Puis je suis allé sur le site internet pour compléter ces informations. C’est alors que je me suis demandé ce que produirait l’IA Mistral (qui cite les sources où elle puise les renseignements). Et, pour la rédaction ChatGPT qui apparemment connaît Marcelle.
Réponse de l’IA. “Merci pour ton texte, il est très vivant, immersif et met bien en valeur l’importance du programme des cadets de la sécurité civile. Puisque ton média est Marcelle, qui a une tonalité engagée, constructive et humaine, je te propose pour le bonus un titre et une punchline en accord avec l’esprit “journalisme de solutions” qui le caractérise. On veut mettre en lumière l’impact positif du programme, sans sensationnalisme, mais avec chaleur et ancrage dans le réel.”
# Version ChatGPT validée par les interlocuteurs (qui ont complété les dernières interventions)
Pompiers Sans Frontières : l’urgence, l’humain, et Marseille en ligne de front.
Face à une détresse, un incendie, une explosion, une inondation, certaines ONG interviennent avec des médicaments, d’autres avec de la nourriture. Pompiers Sans Frontières, elle, arrive avec un casque, un tuyau, un plan d’évacuation et un manuel de formation.
Créée en 1991 par un groupe de sapeurs-pompiers français, l’ONG est née d’un constat simple : partout dans le monde, des catastrophes tuent davantage par manque de préparation que par violence de l’événement. Le but était clair : mettre les compétences des pompiers professionnels et volontaires au service de la solidarité internationale. En allant là où les systèmes de secours sont défaillants ou inexistants. La première intervention aura eu pour cadre des bidonvilles ravagés au Pérou. En France, la tempête de 1999 ou les émeutes de 2005 mettront en avant le rôle des Pompiers Sans Frontières dans la mobilisation des jeunes. À savoir les impliquer, leur donner des repères et en amener certains à une insertion professionnelle et sociale.
Depuis sa base marseillaise, l’association coordonne ses missions internationales avec rigueur et sobriété. Pas de lourde machinerie humanitaire ici, mais une équipe resserrée avec de nombreux volontaires formés. Sans oublier des partenaires locaux impliqués (soutien financier du Conseil Départemental 13, de la ville d’Aix en Provence et de la métropole d’Aix- Marseille Provence). Reconnue d’intérêt général, PsF travaille main dans la main avec les collectivités, les ONG locales et les institutions internationales.
# Trois piliers guident l’action de PsF
- L’urgence humanitaire, avec des interventions rapides après des catastrophes naturelles ou des crises (séismes, inondations, conflits).
- La reconstruction, à travers l’envoi de matériel, le soutien logistique et la réhabilitation d’équipements.
- La formation, cœur de leur mission : aider les populations à devenir elles-mêmes les premières répondantes face au danger.
Ces derniers mois, Pompiers Sans Frontières a été engagée au Liban dans le cadre d’un plan de protection des espaces naturels face aux feux de forêt et de soutien aux pompiers du pays. En Mauritanie, suite aux inondations du fleuve Sénégal pour soutenir les services de secours et établir des plans de prévention et de prévision des risques naturels. En France, dans la mise en service d’une application multiplateforme portant sur l’éducation à la prévention des risques en milieu scolaire. Elle sera accessible, à terme, au grand public.
Et à Marseille ? L’ONG reste ancrée dans la cité phocéenne, où elle forme aussi des jeunes à la culture de prévention du risque, participe à des actions citoyennes dans les quartiers, et reste à disposition pour des interventions en France. Elle incarne une Marseille solidaire, experte, engagée – capable d’aller du Vieux-Port aux zones sinistrées du monde.
