Économie
Réduire sa facture d’électricité, oui mais comment ?
Parce que l’électricité coûte cher, les ménages cherchent des solutions pour maîtriser leur budget. Car si l’efficacité énergétique des appareils électriques et électroniques ne cesse d’augmenter, la consommation ne baisse pas pour autant. La raison ? Nous sommes de plus en plus équipés et trop de logements sont mal isolés. Pour ne plus cauchemarder à l’heure de payer la facture, Marcelle vous glisse quelques tuyaux…
En février 2025, le prix du kWh d’électricité est de 0,2016 euro. Il s’agit du prix au tarif réglementé, dont bénéficient 20,4 millions de ménages français aujourd’hui. Cependant, le prix de l’électricité n’est pas le même chez tous les fournisseurs. Ainsi, plus de 10,3 millions de Français ont déjà souscrit un contrat d’électricité auprès d’un fournisseur alternatif, le prix du kWh le moins cher étant actuellement de 0,1823 euro (avec l’offre fixe de Primeo).
♦ Prix moyen de la facture facture électrique d’un ménage en 2025 : 1717 €/an (tarif réglementé d’EDF Base, 6 kVA, pour une consommation annuelle de 7700 kWh).
Ce budget n’a rien de négligeable pour des ménages français de plus en plus équipés : il n’est pas rare qu’un foyer dispose de plusieurs ordinateurs et téléviseurs, avec une cuisine équipée en électroménager énergivore. À quoi peuvent s’ajouter climatiseur, pompe de piscine, caméras de surveillance… En outre, un certain nombre de logements mal isolés sont de véritables passoires énergétiques, avec de gros besoins de chauffage.
Réglages, leds et heures creuses : les petits gestes de la sobriété
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Le ministère de la Transition écologique liste cinq gestes essentiels.
Régler son chauffage à 19°C maximum. Le baisser d’un degré dans son logement représente 7% d’économies. Or le chauffage représente 30% des dépenses d’énergie d’un ménage.
Régler son chauffe-eau à 55°C et passer moins de temps sous la douche ! L’eau chaude « sanitaire » représente jusqu’à 20% de la consommation d’énergie.
Éteindre les appareils en marche ou en veille quand ils ne sont pas utilisés. Cela représente jusqu’à 10% d’économies en plus. Et opter pour des multiprises pour tout éteindre d’un coup !
Utiliser lave-linge, lave-vaisselle et sèche-linge en dehors des heures de pointe, donc plutôt entre après 20h et jusqu’à 6h du matin. Privilégier les programmes « éco » et, lors de l’achat, tenir compte du picto énergie, la classe A étant la plus sobre.
Installer un thermostat programmable pour ajuster la température à la présence ou au besoin (baisser la nuit par exemple).
Remplacer mes ampoules par des LED, soit 2% d’économies sur la facture.
À ces conseils de base s’ajoutent nombre d’astuces comme installer des rideaux épais ou des volets. Éviter les radiateurs d’appoint électriques. Fermer les robinets-mitigeurs en position froide. Ou encore ne pas prélaver la vaisselle quand on a un lave-vaisselle. Aérer les pièces durant 10 minutes, même l’hiver, en réglant bien sûr le chauffage sur minimum. Ce geste permet de renouveler l’air et d’évacuer la vapeur d’eau produite par la cuisson ou la transpiration. Or l’air humide nécessite plus d’énergie que l’air frais.

♦ À télécharger gratuitement sur le site de l’Ademe : le guide Réduire sa facture d’électricité.
L’investissement durable
Ce peut être une dépense assez minime. Comme installer dans une pièce de référence (le séjour par exemple) un thermostat d’ambiance connecté (à partir de 40 euros). Il sert à commander le système de production de chaleur dans tout le logement. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), un tel système permet d’économiser en moyenne 10% d’énergie. Le thermostat d’ambiance se raccorde à la chaudière par fil électrique ou liaison radio.

On peut opter pour des équipements nouvelle génération. Ainsi, le chauffe-eau à capteurs solaires est plus économique, même s’il ne couvre que 70% de la consommation d’eau chaude d’un logement.
En chauffage individuel, la pompe à chaleur air/air (à partir de 1600 euros, malheureusement non éligible à des aides) est non seulement le système le plus économe, mais aussi le plus écologique. Juste avant le poêle à bois.
Enfin l’éolienne domestique, certes très verte, ne fait pas encore l’unanimité. Son installation requiert en effet de nombreux facteurs, du gisement de vent à la hauteur de mât souhaitable.
L’isolation ou rénovation dite d’ampleur
Pour savoir quoi isoler en priorité, l’Ademe a établi des taux de déperditions thermiques : 30% se font par le toit, 20% par les murs, 15% par les fenêtres, 10% par les sols. Mais des techniques différentes et plusieurs familles d’isolants permettent d’y remédier – minéraux (dont laine de verre), synthétiques (dont polystyrène), d’origine végétale (bois, lin, chanvre, ouate de cellulose…), thermo-réflecteurs ou nouvelle génération (dont briques monomur, panneaux d’isolants sous vide…).

On peut aussi recouvrir une partie de son toit de panneaux solaires thermiques (à partir de 400 euros le m2).
Les plus engagés se tourneront vers la maison passive. À louer, acheter, faire construire. Une maison passive va bien au-delà du bâtiment dit BBC (basse consommation énergétique), puisque ses besoins énergétiques sont plus faibles que celui-ci. Sa structure (matériaux, orientation, emplacement des ouvertures) permet de maximiser le rayonnement solaire, qui réchauffe les objets, les planchers, les murs, ce qui permet de réduire les besoins de chauffage en hiver. Son isolation, optimisée aussi bien en été qu’en hiver, en fait un habitat capable de s’autoréguler tout au long de l’année. De quoi réduire drastiquement les factures.
♦ (re)lire l’article J’habite une maison passive
Quelles aides de l’État ?
Bonne nouvelle ! Les travaux d’isolation thermique sont éligibles à plusieurs aides financières : prime Effy, MaPrimeRénov’ (via l’Agence nationale de l’habitat), l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) qui permet d’emprunter jusqu’à 30 000 euros, la TVA à taux réduit à 5,5%. Une seule condition : que les travaux soient réalisés par un professionnel RGE (reconnu garant de l’environnement).
MaPrimeRénov’ est une aide de l’État qui permet de financer des rénovations énergétiques d’ampleur (gain de 2 classes énergétiques minimum) dans le cadre d’un parcours accompagné. Cela concerne des travaux complémentaires (par exemple, l’isolation des murs et du toit) pour gagner en confort hiver comme été et faire des économies d’énergie importantes. MaPrimeRénov’ finance jusqu’à 90% du montant. Une avance pouvant couvrir jusqu’à 70% du montant de la prime est possible pour les ménages aux ressources modestes et très modestes. Elle est accessible aux propriétaires occupants et bailleurs, quels que soient l’étiquette énergétique du logement et les revenus du ménage.
L’hiver n’est pas fini, il est encore temps d’adapter ses comportements au double défi que constituent l’état de nos finances et celui de la planète ! ♦
Bonus
# Ecowatt, la météo de l’électricité. Porté par RTE et l’ADEME, ce dispositif citoyen permet de consommer l’électricité au bon moment et ainsi de réduire les risques de coupure d’électricité en France. Véritable météo de l’électricité, EcoWatt qualifie en temps réel le niveau d’électricité disponible pour alimenter les consommateurs français. Des signaux clairs guident les consommateurs pour adopter les bons gestes afin de limiter la consommation nationale d’électricité. Un dispositif d’alerte indique les périodes où il faudrait réduire ou décaler leur consommation d’électricité pour éviter les coupures.

# Le diagnostic de performance énergétique. Le DPE renseigne sur la performance énergétique et climatique d’un logement ou d’un bâtiment (étiquettes A à G), en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Il s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique définie au niveau européen afin de réduire la consommation d’énergie des bâtiments et de limiter les émissions de gaz à effet de serre et sert notamment à identifier les passoires énergétiques (étiquettes F et G du DPE, c’est-à-dire les logements qui consomment le plus d’énergie et/ou émettent le plus de gaz à effet de serre). Enfin, il informe l’acquéreur ou le locataire de la “valeur verte”, donne des recommandations de travaux à réaliser pour l’améliorer, et des estimations de ses charges énergétiques.
Depuis le 1er janvier 2023, en France métropolitaine, un logement est dit « énergétiquement décent » si sa consommation d’énergie estimée par le diagnostic de performance énergétique (DPE) et exprimée en énergie finale est inférieure à 450 kWh/m²/an. Le critère de décence énergétique évolue au fil du temps. De ce fait, pour être qualifié de « décent » un logement devra :
- à partir du 1er janvier 2025, avoir au moins la classe F du DPE
- à partir du 1er janvier 2028, avoir au moins la classe E du DPE
- à partir du 1er janvier 2034, avoir au moins la classe D du DPE

# Dans les collectivités. Un guide en 10 gestes pour faire des économies d’énergie dans les collectivités.